mercredi 26 octobre 2016

(Écrire) 3 - SAVOIR TITRER

Près de Notre Dame de Paris (Pinterest)





RÉUSSIR SES ÉCRITS SCOLAIRES, UNIVERSITAIRES OU PROFESSIONNNELS
Christian Lévêque
3 - SAVOIR TITRER

Titre provisoire et objectif / outils / écriture à la main / rituels et environnement / commande et contraintes, style


Du temps où tous les éditeurs prenaient le temps de préparer la publication de tous les livres, le travail du titre leur revenait au final. Vous l'avez vu, où vous le verrez dans Lettre aux enfants j'ai pris l'habitude de sous-titrer régulièrement de courts chapitres et je me suis aperçu que ça rendait très efficace la table des matières. D'une certaine façon, cela donne au lecteur une liberté nouvelle de lire dans le désordre ce dont l'ordre n'a de valeur que de rangement. (Et d'aide pour la créativité). Titrez provisoirement vos textes, même vos dissertations, secrètement s'il le faut.

De beaux livres de photos ont été réalisés à partir du bureau des écrivains célèbres. Je me souviens d'un Colette et d'un Proust. Évidemment plusieurs ont écrit sur leurs outils d'écriture fétiches, crayons, stylos, plume, ou à bille, feutre, machine à écrire, ordinateur, et surtout ils ont parlé de leurs tables de travaiet des heures de travail : la nuit, tôt le matin pour la plupart dans une pièce dédiée, Aujourd'hui ce sont les logiciels qui comptent. Personnellement, j'essaye tout, même d'écrire la nuit, mais rien n'est définitif. En réalité ce qui me plait c'est de tout essayer, sans principe ni système.

En revanche, dans les quelques dernières années, je me suis installé dans une forme de textes d'une page qui me convient. En cinq paragraphes courts, introduction, développement en trois phases et conclusion, tout peut être dit. C'est une loi pour la créativité : il faut s'imposer des modalités techniques, format, tempo, phrasé, type de vocabulaire... C'est la définition même du style. J'en ai trouvé chez Roland Barthes la meilleure description, le style d'un écrivain c'est la méthode qu'il emploie pour permettre au lecteur de le suivre dans son projet d'écriture, et non ses outils de travail.

Cela fait penser à différents bains de teinture, mon travail se réalise le plus souvent par étapes correspondant pour l'instant à différents logiciels : d'abord le projet, avec ce qui deviendra progressivement un plan grâce à ce qu'on appelle un outliner. Puis la rédaction des paragraphes, généralement sur Google Keep, enfin le traitement de texte proprement dit avec Word, (après un premier lissage sur Google docs. Je suis avec attention le développement de logiciels libres qui permettront peu à peu d'éviter la "googlisation" à outrance, mais le principe restera.

Bien sûr tout commence par des idées qui se gardent. Bien d'arriver au bon moment quand on s'installe et qu'on a enfin le temps de les mettre en forme. Chacun a ses propres astuces pour ne rien perdre. L'idéal, c'est un système qui permet de classer et de retrouver les notes prises. Mais je cherche toujours comment épurer la masse de carnets et de cahiers accumulée depuis trente ans (au moins). Essayez vous qui êtes jeunes de trouver un logiciel pratique et de vous y tenir. Pour ce qui est de l'écriture elle même, là encore à vous de voir. Personnellement j'alterne, clavier, dictée et écriture manuscrite reconnue par l'ordinateur, bravo Apple.



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